L'opacité bleutée d'une lumière paradoxale qui aurait des velléités de transparence, parfois (une petite lanpe-torche que je place sous mon menton), et qui durant ces longues heures nocturnes et solitaires d'insomnie, me rassure autant qu'elle m'effraie, tant mon visage semble se révéler autant que s'effacer... Cristallisation floue du visage de l'absent ? (je me sens tellement étranger au monde extérieur et même à moi-même depuis quelques mois).
jeudi, juillet 31, 2008
mardi, juillet 29, 2008
Des bleus, des photos et des récits qui se répondent...
A propos de cette photo prise à l'arrêt de la gare de Saint-Cyr, il y a quelques jours, j'ai échangé avec Véronique Guerrin quelques messages sur Flickr, des variations (bleutées) selon moi sur le thème de « La Femme en rouge » ou de « La Jeune Femme à l'écharpe verte » etc.) :
« - Véronique : trois bleus qui se répondent dans l'éclat du soleil et [qui] crient "Saint-Cyr terminus" ; la jeune femme au pantalon bleu sommeillait.
- Yannick : Il y a quelque chose de rassurant, de réconfortant dans le lâcher-prise de ce demi-sommeil... qui me gagne aussi souvent, surtout lorsque c'est l'été et que les wagons non climatisés sont surchauffés ! J'aime aussi ces bleus qui se reflètent et se répondent...»
La jeune femme portait autour du cou un collier en or représentant la botte italienne ; justement je songeais, à ce moment-là, à l'Italie, Napoli surtout... Est-elle Napolitaine, ou Sicilienne ? Je n'ai pas osé lui poser la question car, en France, il n'est pas seulement plus difficile de prendre des photos des personnes sans l'accord préalable (et pas seulement pour des raisons, même légitimes, de droit à son image), il est encore plus difficile d'établir un contact, d'évoquer, durant ces trajets lents et ennuyeux, nos origines, notre vies, nos déceptions et nos espoirs...
mercredi, juillet 23, 2008
Autoportaits bleus, Caen, juillet 2008
« Blue Self-Portrait # 26, Caen [Le Chemin vert], 18 juillet 2008 »
(Sony Cybershot)
Me laisser glisser lentement
dans ce puits sans fond
ce silence nocturne
qui m'enveloppe
bleu et profond
Pas un bruit ou presque
seulement celui du sang
dans mes veines
le battement de mon coeur
(Caen, nuit du 18 juillet au 19 juillet 2008)
Photos Yannick Vigouroux,
« Blue Self-Portraits # 16, 24 et 23, Caen [Le Chemin vert], 18 juillet 2008 »
(Sony Cybershot)
Lu la même nuit d'insomnie :
« Refusant de s'éveiller, elle se blottissait en elle-même, cherchant le réconfort de sa propre chaleur, de son odeur, du mouvement de son sang dans ses veines, du passage rythmé de l'air dans ses narines qui se pinçaient à chaque aspiration. »
( Simenon, Betty, 1961)
Photo Yannick Vigouroux,
« Blue Self-Portrait # , Caen [Le Chemin vert], 18 juillet 2008 »
(Sony Cybershot)
Des correspondances, encore, mais cette fois avec un auteur d' «outre-tombe», expression qui me fait penser à ce «bleu outremer» que j'aime tant.
vendredi, juillet 04, 2008
La fatigue qui me transforme en une chrysalide vide...
Anne-marie m'écrit aujourd'hui :
« Je réfléchis pour un texte sur Foto Povera (CF. http://fotopovera.blogspot.com/), j'aimerais parler du vide, dont nous sommes faits aussi.
Mais il y a vide et vide, comme dirait Yannick... »
Dans nombre d'états seconds de fatigue, comme ceux que je rencontre pendant les longs voyages que j'accomplis chaque jour en métro et en train de banlieue, je ne perçois qu'une réalité fragmentaire, plus confuse et discontinue que jamais.
Photos Yannick Vigouroux,
« Paris, novembre 2006 »,
de la série « Underground »
Mes sensations sont flottantes ; les êtres et les choses qui m'entourent, mon corps lui-même, ressemblent alors à des chrysalides vides.
mercredi, juillet 02, 2008
Elaborer une fiction : la méthode de la « vérification par la vie », selon François Truffaut
couverture du livre d'Antoine de Baeque et Serge Toubiana,
François Truffaut, 1996
(Polaroïd i 733)
« [...] la dénomination de "bourgeois" est l'attaque d'une façon de vivre. Je n'ai pas de façon de vivre (je ne vis pas, en dehors du cinéma), je n'ai pas l'impression que cela s'adresse à moi et s'il s'agit d'un malentendu, je ne suis pas impatient de le dissiper. » a déclaré François Truffaut...
(cité par Antoine de Baeque et Serge Toubiana, François Truffaut, 1996,p. 516)
« En partant de souvenirs précis, liés à sa propre enfance ou adolescence, Truffaut pratique donc ce qu'il appelle la méthode de "vérification par la vie", consistant à dissimuler le caractère autobiographique derrière plusieurs détails vrais ou de petits récits que ses scénaristes recueillent au cours leurs enquêtes. Ainsi, Truffaut parvient à donner un sens à la fois plus concret et plus universel à son propre matériau autobiographique. Car son idée directrice est toujours la même : éviter la mode et les clichés, ne pas chercher à être "de son temps" »
( Ibid., p. 518-519)