mercredi, novembre 25, 2009

Un orientaliste en charentaises : pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? (16)

Anonyme, c. 1920,
tirage argentique 11,7 x 8,4 cm, papier Velox
(coll. Yannick Vigouroux # 5025)






Une nouvelle image « trouvée », achetée pour seulement 1 euro sur la brocante du boulevard de Reuilly (Paris 12e) il y a quelques semaines, pour l'attitude facétieuse de cet homme qui, torse nu, imite la façon de marcher des Égyptiens dans les fresques antiques. En pantalon de pyjama et surtout en pantoufles, la tête ornée d'un turban qui évoquerait plutôt la civilisation turque : un orientalisme de chambre, ludique et absurde. Une « récréation photographique » qui se décline sur le mode du célèbre jeu : « Cherchez l'erreur... »

jeudi, octobre 22, 2009

« La Photographie contemporaine », par Ch. Gattinoni et Y. Vigouroux, Nvelles éd. Scala, oct. 2009


En librairie depuis le 8 octobre 2009, au prix de 14,90 euros.

Je ne peux pas vous le recommander puisque je l'ai écrit avec Christian et suis de parti pris... , mais, bon, sachez que je suis fier de cette 3ème version de notre "best-seller" ! , et que j'aime aussi, beaucoup, cette couverture. Et le reste...
J'espère aussi que vous aimerez, ce qu'on a écrit, bien sûr, mais aussi, surtout, les travaux artistiques sélectionnés... N'hésitez pas à me faire part de vos impression, merci.

samedi, octobre 17, 2009

La ligne de vie continue qui relie le visage à son reflet

© Photo Yannick Vigouroux,
«# 380, 2009 »,
de la série « Atomized Fragments »
(Photophonie)







Je me plonge à nouveau dans le catalogue de l'exposition qui a eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Rouen en 2000, « A travers le miroir, de Bonnard à Buren. », et je lis quelques lignes consacrées au peintre Eugène Carrière. L 'une des citations est d'Octave Mirbeau : « percevoir la vie à travers un miroir terni ou des yeux brouillés de larmes ». Soko Phay-Vakalis ajoute que « dans La Coiffure (vers 1890) cette vision dédoublée s'étire et se démultiplie. » Une autre citation retient mon attention : « Les peintures d'Eugène Carrière nous appellent dans les profondeurs où elles sont et nous voudrions les suivre ; une ligne ne finit pas en elles, une autre ligne ne commence pas, la grande ligne universelle par elles se continue et nous sentons qu'elle nous enveloppe nous-mêmes, que nous avons grand intérêt à ne point la laisser se briser, parce que c'est la ligne de vie. » (Charles Morice, 1906).

Il y a quelques jours j'ai retrouvé ces notes rédigées il y a environ un mois dans le train, alors que je venais de prendre une photo que d'ailleurs je n'ai pas retrouvée (peut-être l'ai-je effacée parce qu'elle m'a semblé après coup ratée ?) : « Sur l'écran de mon téléphone mobile, étrangement, le reflet du visage est dans la vitre du train plus net que le visage " brûlé " par la lumière cuivrée de l'automne. » Inversion de la perception – ou de la convention de représentation – en tout cas, sentiment, comme l'écrit Charles Morice, d' « une ligne de vie » continue du visage à son reflet, et réciproquement.

jeudi, septembre 24, 2009

« Liquid Mercury 2 » de Elodi Laurent

Anonyme, France, c. 1920
Plaque de verre positive
et stéréoscopique 5,6 x 12,9 cm
(Coll. Yannick Vigouroux)






L'une de mes images – l'une de celles que j'aime nommer une « une littoralité faite par d'autres » –, issues de ma collection de photos anonymes, vient d'être publier dans la deuxième livraison de « Liquid Mercury » de Elodi Laurent, une galerie de photos d'amateurs, de famille etc., à propos de laquelle Elodi déclare avec humour :

« Encore des images inclassables, drôles, intimes, ratés, contemplatives, égocentriques....!!
Confession: j'ai ajouté des images persos (?!) »

Dans cette vue stéréoscopique, j'aime tout particulièrement l'expression enjouée de l'homme (la seconde personne en partant de la gauche) qui, enveloppé dans sa serviette de bain, ressemble un peu, sur un mode burlesque, à un empereur romain drapé de sa toge.



http://leboudoirdegrandmere.over-blog.com/album-1458864.html

http://www.flickr.com/photos/yannickvigouroux/sets/72157594312338896/


dimanche, septembre 06, 2009

D'un lieu à l'autre, d'une image à l'autre : les fictions intimes de la photographie...

Photo © Bruno Debon, « USA, été 2009 »




Lorsque je regarde cette photographie de Bruno Debon, réalisé lors de son récent voyage aux Etats-Unis, j'ai la sensation d'entrer littéralement dans une toile d'Edward Hopper, et bien sûr dans ce lieu réél où je ne suis jamais allé physiquement. D'ailleurs je ne suis jamais allé aux Etats-Unis. La lumière est si douce, ... cette pièce désaffectée dans une ancienne cité ouvrière est avant tout une chambre claire, une camera lucida, une matrice d' images...
Cela fictionne, et j'ai aussi envie de relire les nouvelles de Raymond Carver.

L'expérience vécue par Rémy Weite et Danielle Levin trouve écho en moi, à l'expérience que je viens de vivre avec l'image de Bruno – à cette différence prêt que Danielle connait bien La Ciotat, et moi pas du tout cette ville-fantôme américaine...

Les deux expériences se confondent désormais dans mon imagination ; c'est comme si l'image de Bruno, qui d'ailleurs vit près de la Ciotat (et avec qui j'ai rendu il y a deux ans, là-bas, visite à Bernard Plossu et Françoise Nunez ; balade en mini-car avec Bernard qui s'improvise guide ; journée radieuse placée sous le signe de l'amitié et de notre passion commune pour la photo, le cinéma, la littérature...) s'inscrivait désormais en pointillés dans celle de Rémy...


Voici la correspondance électronique échangée ces derniers mois entre Rémy et Danielle :

« 24 décembre 2008

J’ai beaucoup aimé la série Paris. En regardant défiler les photos, j’avais tout le temps en tête une phrase : " le regard découpe le réel ". Le regard du photographe qui me donne à voir autre chose et au-delà de ce qui figure sur la photo, voir à travers son propre regard, voir son regard même. C’est ce qui provoque l’émotion – esthétique : entrer dans un monde autre, à la fois familier et inconnu, étrange, unique, inédit, " invu ".




Photo © Rémy Weite, « La Ciotat, été 2008 »




Cette émotion-là a atteint pour moi la puissance d’un choc, celui que provoque parfois un léger vacillement, dans la série " Rivages ", avec une photo dont j’ai immédiatement identifié les moindres détails de ce qui s’y montre et de ce qu’on n’y voit pas : l’Ile Verte au loin, la jetée, le pin parasol, le ciel qui s’éclaire à l’est ; la baie de La Ciotat, son eau bleue, ses petits bateaux blancs ; la lumière très particulière du matin, assez tôt sans doute, (l’ombre portée de l’arbre) vibrante, légère et fraîche. Mais aussi le bruit chuintant du ressac qui glisse sans fin sur les galets, l’odeur iodée du varech, et à quelques mètres à peine, en contrebas, la Pierre Plate, (une large pierre plate) depuis longtemps disparue, où parfois nous venions pique-niquer et nous baigner à midi, en été, mes parents et moi ; ou encore, hors champ, le petit port des Flots Bleus, au-delà de la jetée, ou, juste la route à traverser en tournant le dos à la mer, l’entrée entre deux pilastres du petit chemin bordé de vignes menant à la maison des Règne, morts tous deux depuis longtemps, Le Ressac, où j’ai passé mon enfance… Ce paysage connu par cœur, contemplé tant et tant de fois, sous le soleil et sous la pluie, et à chacune de mes visites à mon père, qui fait partie de moi, souvenirs et émotions.

Et qui tout à coup m’est donné à voir autrement, inédit, invu, étrange et même étranger au point que je me demande encore si c’est bien ça, si je ne fais pas erreur, si l’île, la jetée, le pin, l’eau bleue n’appartiennent pas, en réalité, à un autre lieu, autre part, inconnu de moi et d’où je suis totalement étrangère.

Et c’est vrai, ce paysage-là, dans ce regard-là, cette lumière, ces couleurs, ces formes, ces ombres, je ne les avais jamais vus, je ne leur appartiens pas. Disparaît avec mon absence le point aveugle d’où d’habitude je les vois. Je les regarde d’ailleurs et c’est un plaisir, une sensation unique, qui ne ressemble à rien d’autre.
Bonnes fêtes à toi et tous les tiens.
Danielle. »


« 15 avril 2009
Rémy,
Cette photo est magique. Je pense que je ne percerai jamais son mystère. C'est vraiment un très beau cadeau, alors merci.
Danielle. »

« 21 mars 2009

Je suis retournée voir la photo de... je ne sais pas comment l'appeler, et je ne sais pas si tu lui as donné un nom (je pourrais dire : "ceci n'est pas La Ciotat"), ce que je n'avais pas fait depuis plusieurs mois, et j'ai à nouveau été saisie, oui, comme physiquement, quelque chose qui attrape et qui serre. A nouveau cette même étrange expérience.
Serait-il possible d'acquérir un tirage de cette photo ? »


« Paris, 29 juin 2009

Cher Rémy,

Choc de la rencontre. Je suis à La Ciotat, à l’entrée de la plage des Capucins, juste après les Flots Bleus, là d’où je pensais que tu avais pris la photo, au lieu même que j’avais reconnu, et précisément identifié malgré le sentiment d’étrangeté qui ne m’a jamais quittée.

Mais ce que j’ai sous les yeux, n’a rien à voir ni avec celle-ci, ni avec mes propres souvenirs de l’endroit. Des palmiers au lieu du haut pin parasol que je m’attendais à retrouver, une barrière métallique au-dessus du port au lieu d’un simple muret, une jetée désaxée, faisant avec le rivage un angle improbable, incompréhensible. Et puis, surtout, l’Ile Verte, là-bas, non pas comme une île, entourée d’eau, mais reliée à la terre - effet de perspective - par la jetée du port. Inséparable du phare rouge, des navires en cale, des bâtiments et des grues du chantier naval, qui l’attachent au port sans solution de continuité et dont elle constitue comme le prolongement naturel.

Vertige du même qui n’est pas le même. La même île, la même eau bleue, la même jetée, mais amarrés autrement au paysage, dans un ordre différent.

Alors je marche vers la Grande plage, et juste avant d’y arriver, la petite place avec le monument aux Frères Lumière. Et oui, là le pin aux deux branches, le muret, la mer en contrebas, la jetée, et puis, bien sûr, l’île lointaine et proche, surgie de la mer, posée sur l’horizon, entourée d’eau, ignorante de la ville.

Le regard pictural du photographe, le cadrage, la lumière, les couleurs, la perspective, le rythme, tout ce qui fait création, dégagée de tout naturalisme ou d’une quelconque copie de la réalité, je ne les ai pas retrouvés bien sûr. Ils sont la photo même, et ne peuvent se trouver nulle part ailleurs.

Mais au-delà du bonheur esthétique, cette photo accomplit pour moi un petit miracle : celui de me restituer la vérité d’une réalité passée qui s’enracine dans le mensonge même de mon souvenir.

En recréant ce monde apaisé et tranquille, la lumière intense, l’eau si bleue, la frondaison si verte du pin, son tronc et ses branches rougies du soleil levant, toutes ces couleurs saturées, et l’île allongée sur la mer comme une promesse au milieu de l’eau. Oui, si miraculeusement et si précisément réinventé, tel qu’il existait très exactement dans mon enfance, le souvenir rendu à la vie.

Alors encore une fois, merci.

Danielle Levin »

dimanche, août 16, 2009

Rainer Maria Rilke, « Notes sur la mélodie des choses », 1898

Photo Yannick Vigouroux,
« # 75, 2009 » (Photophonie)




Depuis quelques mois, il m'est devenu plus difficile d'écrire. Je préfère « écrire avec la lumière » : photographier. Chercher les mots, les creuser et les retourner pour qu'ils se révèlent coquilles creuses... ; s'epuiser dans cette tentative d'exprimer le plus justement ce que l'on ressent ; avoir le sentiment de mordre dans ce vide dur comme la pierre après tant de vains efforts. Puisque d'autres l'ont souvent fait mieux que vous, pourquoi les paraphraser ?... Il en est ainsi de ces quelques lignes :

« Et il y a bien aussi des instants où un homme devant toi se détache calme et clair sur fond de sa splendeur. Ce sont des fêtes rares, que tu n'oublies jamais. Cet homme, désormais, tu l'aimes. C'est-à-dire tu t'appliques, de tes mains tendres, à copier les contours de sa personnalité telle que tu l'as perçue à cette heure. »

(Rainer Maria Rilke, Notes sur la mélodie des choses, 1898)

lundi, juin 15, 2009

Au coeur des pixels révélateurs ? (à propos de ma nouvelle série photophonique « Atomized Fragments »)


Photos Yannick Vigouroux,
« Atomized Fragments, Paris, 2009 »
(Photophonie)




J'éprouve depuis longtemps une grande fascination, pour les photos « atomisées » (pour reprendre l'expression d'Henri Van Lier), leur grain argentique prononcé à l'extrême, éclaté, de Mario Giacomelli et Robert Frank, et depuis moins longtemps, de Daido Moriyama...

Ce n'est pas de la nostalgie (quoi que, pourquoi pas après tout ?), mais je regrette souvent ce grain ; je trouve le rendu des images numériques souvent « plat », platitude à laquelle des cinéastes (David Lynch par exemple), qui utilisent désormais des cameras vidéo très légères, tentent de palier en dupliquant leurs oeuvres sur film argentique. Ils le font aussi à des fins de conservation (on sait comment se conserve le film, et celui qui se conserve le mieux est d'ailleurs le film noir et blanc... ; pour le numérique, il demeure beaucoup d'inconnues, d'incertitudes).





Photo Yannick Vigouroux,
« Gwenaëlle Vigouroux, de la série des
Flux de conscience ["Qu'est-ce que le silence ?"], Caen, 1994 »
(Polaroïd 600 reproduit, tiré sur papier baryté et photocopié)




Depuis quelques jours je recadre directement sur mon téléphone mobile des photos de rue ou de métro. Je focalise sur des détails, des visages la plupart du temps, comme si je photographiais une deuxième fois à l'intérieur de la photo. Ce qui n'est pas la même logique qu'utiliser un logiciel de retouche tel que Photoshop car car l'on utilise le même objet et les mêmes touches qui ont servi à la prise de vue ; c'est comme si l'on avait pu autrefois appuyer une deuxième fois sur le déclencheur du boîtier argentique, et passait simultanément d'une focale 35 mm ou 50 mm à un téléobjectif.

Curieusement, en agrandissant les pixels et en dégradant le signe, malgré les plans aplatis, le risque d'écrasement de la matière, les visages semblent se réincarner.

Quelque chose de doux et de tragique se dégage souvent de ces visages, qui était invisible lorsque ceux-ci n'étaient qu'un détail infime dans le cadre... comme s'ils lâchaient enfin prise, masques se fissurant et s'animant, pour révéler des sentiments dissimulés.

lundi, mai 18, 2009

Un corps qui résiste...

Photo Yannick Vigouroux,
« Poulpophonique 10, mai 2009 »
(photophonie)





Tant de bleus à l'âme, de douleurs morales et corporelles, de décès autour de moi... ; je me répète pourtant, litanie absurde ?, que tant qu'il refuse de céder, craquer dans toutes ses coutures, le corps peut rester entier, un bloc qui résiste...

Illusion ? Comme beaucoup d'illusions, celle-ci m'aide à vivre, sinon survivre.

mercredi, mars 11, 2009

L'ultime portrait

Photo Yannick Vigouroux,
« Self-Portrait, 11 mars 2009 »
(Sony cybershot)







« Aucun express ne m'emmènera
vers la félicité
aucun taccot n'y accostera
aucun Concorde n'aura ton envergure
aucun navire n'y va
sinon toi... »

(Alain Bashung, « Aucun Express », album Fantaisie militaire, 1998)




Ce serait, cet ultime portrait que j’aimerai réussir lors de mon dernier souffle, une tentative de réconciliation avec le monde, de fusion avec le Grand-Tout ; juste un visage estompé, cette présence fugace dans l’agonie crépusculaire de la lumière pixellisée et atomisée…

jeudi, février 26, 2009

La question du flou, toujours…

Photos Yannick Vigouroux,
« Paris, 25 fév. 2009 »,
de la série « Underground » (Sony Cybershot)







Je fais de nouveau des photos dans le métro ; la question du flou – donc de la netteté – restent au cœur de mes préoccupations… Préférer un flou radical à un flou qui l’est moins ? L’editing, qui l’a été dans le cas de la boîte de Coca-Cola cabossée, n’est pas toujours facile.

lundi, février 02, 2009

Atlanta & Coca-Cola...

Photo Bruno Debon,
« De la série Spectres et Divertissements »
(photophonie)







Je travaillais avec Constance, face à l’écran high-tech de l’ordinateur de son hôtel, sur le projet d’exposition Foto Povera 5 à Atlanta, lorsqu’elle me désigna cet objet aussi ordinaire qu’insolite, que j’avais moi aussi remarqué, dès mon arrivée dans la pièce : une boîte de Coca-Cola cabossée. Visuellement, le craquement familier du métal sous les doigts, semblait perceptible, comme une équivalence évidente.

Mais ce que l’on percevait au premier coup d’œil, ce n’était pas cela, c’était plutôt, dans sa niche, posé sur un socle, un objet rouge et arty magnifié par les éclairages et la semi-obscurité. Presque une œuvre d’art. Sans flash (« réussi » me disais-je), puis avec flash (« raté » constatais-je), j’ai photographié l’objet abandonné et magnifié à la fois. La banalité sublimée ?







Photos Yannick Vigouroux,
« La boîte de Coca-Cola, Paris, janv. 2008 »
(Sony Cybershot)







Je songeais aux membres du collectif Oscura qui utilisent, au Mali notamment, ces stéréotypes de la société de consommation transformé en sténopés. Constance m’avait parlé, quelques minutes plus tôt, de la cérémonie d’investiture de Barak Obama à laquelle elle avait assisté la veille, à Washington DC, et dont elle m’avait offert quelques produits dérivés (pins et stylos commémoratifs).

J’ai aussi pensé aux badges carrés de Christophe Mauberret réalisés à l’occasion de Foto Povera 4 (série « Voigtland ») et à son texte sur l’utilisation de la couleur orange par le Modem dans la dernière campagne présidentielle française, aux détournements dadaïstes, situationnistes ou punks, des symboles, à la fascination ambiguë que l’on ressent face à eux. Dans ma tête, défilent, alors que j’écris, quantité de signes d’appartenance (et de différenciation) que l’on peut tant, même si l’on se sent secrètement un peu honteux, d’idolâtrer ces fétiches. Ou qui au contraire nous inspirent de la suspicion, voire du dégoût et de la haine, même si l’on se sent, tout aussi secrètement, attirés par eux.





http://www.theopalgallery.com/

L’inauguration de Foto Povera 5 à l’Opal Gallery d’Atlanta est prévue pour la fin mai 2009.

http://voigtland.blogspot.com/

mardi, janvier 13, 2009

« Jésus vous aime ! »

Lundi matin, gare Saint-Lazare, un grand noir exhorte la foule pressée : « Jésus vous aime !... Jésus est mort pour vous !... Jésus est la vérité !... Jésus vous aime !... » Quelques personnes se retournent, posent leur regard las et désabusé sur le prédicateur qui, une chemise en carton bleu sous le bras, gesticule comme un pantin hystérique, le poing gauche levé.