mardi, janvier 29, 2008

Les « Galets photographiques », deuxième génération

Photo Yannick Vigouroux, « Galet photographique # 113, 2008 »

La deuxième génération de mes « Galets photographiques » : depuis quelques jours, je retravaille des images qui n'ont pas été prises avec mon sténopés numérique, mais avec un appareil numérique doté d'une optique. Admirateur, on le sait, des « Distorsions » d'André Kertész (Cf. dans Mucri, mon article http://mucri-photographie.univ-paris1.fr/article.php?id=12), je distords désormais mes prises de vue à l'aide de la bien-nommée fonction « distordre l'objectif » de mon nouveau logiciel de traitement d'image : les ressources créatives des flous et différentes aérations chromatiques et anti-perspectivistes (il s'agit bien sûr de la perspective euclidienne mise à mal) propre au sténopé... cèdent le pas à une netteté aux contours capricieux, un univers en apparence clos, replié sur lui-même, un microcosme qui est aussi un macrocosme, où infiniment petit semble se refermer sur lui-même pour mieux s'ouvrir sur le cosmos illimité de notre imaginaire, qui ne cesse de transgresser les règles et les limites.

Et je pense en écrivant ces lignes, à l'une de mes autres influences majeures, le poète Francis Ponge, qui écrivit :

« L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plutôt rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. [...] A l'intérieur, l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en-dessous s'affaissent sur les cieux d'en-dessous [...] Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. » (« L'Huître », Le Parti pris des choses, 1942)

Puisqu'il s'agit d' « huître », je me souviens aussi de ce livre de cuisine du XVIIe siècle, consulté il y a quelques années sur une brocante, qui la décrivait ainsi, dans la recette du « Cygne aux huîtres » : « Sont certains poissons qui naissent entre deux cailloux».

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