«# 380, 2009 »,
de la série « Atomized Fragments »
(Photophonie)
de la série « Atomized Fragments »
(Photophonie)
Je me plonge à nouveau dans le catalogue de l'exposition qui a eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Rouen en 2000, « A travers le miroir, de Bonnard à Buren. », et je lis quelques lignes consacrées au peintre Eugène Carrière. L 'une des citations est d'Octave Mirbeau : « percevoir la vie à travers un miroir terni ou des yeux brouillés de larmes ». Soko Phay-Vakalis ajoute que « dans La Coiffure (vers 1890) cette vision dédoublée s'étire et se démultiplie. » Une autre citation retient mon attention : « Les peintures d'Eugène Carrière nous appellent dans les profondeurs où elles sont et nous voudrions les suivre ; une ligne ne finit pas en elles, une autre ligne ne commence pas, la grande ligne universelle par elles se continue et nous sentons qu'elle nous enveloppe nous-mêmes, que nous avons grand intérêt à ne point la laisser se briser, parce que c'est la ligne de vie. » (Charles Morice, 1906).
Il y a quelques jours j'ai retrouvé ces notes rédigées il y a environ un mois dans le train, alors que je venais de prendre une photo que d'ailleurs je n'ai pas retrouvée (peut-être l'ai-je effacée parce qu'elle m'a semblé après coup ratée ?) : « Sur l'écran de mon téléphone mobile, étrangement, le reflet du visage est dans la vitre du train plus net que le visage " brûlé " par la lumière cuivrée de l'automne. » Inversion de la perception – ou de la convention de représentation – en tout cas, sentiment, comme l'écrit Charles Morice, d' « une ligne de vie » continue du visage à son reflet, et réciproquement.
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