« La Jeune Femme au manteau rouge # 1 ,
8 h 40, 10 mars 2008 »
(Polaroïd numérique i733)
Une partie de la suite imaginée pour la nouvelle La Jeune Femme au manteau rouge :
« Après plusieurs semaines d'absence, la jeune femme au manteau rouge s'est assise à nouveau en face de moi, s'excusant en passant devant mes genoux, d'un filet de voix doux et légèrement grave. Je n'avais encore jamais entendu sa voix, et l'idée que je m'en faisais était proche de ce timbre-là. Comme d'habitude, tout n'est que retenue dans son attitude, sa sensualité discrète et la sobriété de son habillement.
C'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de poser un jour de congé la semaine suivante ; comme tous les jours je voyagerais avec elle mais au lieu de me rendre au bureau, je la suivrais, à distance, le plus discrètement possible, pour savoir où elle travaille, ou suit des études (je l'ai vue consulter un jour des photocopies ayant trait à l'histoire du cinéma) : peut-être est-elle en thèse – elle semble en avoir l'age en tout cas (environ trente ans) – ou / et enseigne-t-elle dans une université ?
Mais trêve de conjectures, peut-être est-ce au contraire une employée de banques ou d'assurances (de nombreuses succursales sont installées dans cette Ville Nouvelle de la banlieue parisienne). »
Le même jour je lis, dans le train de banlieue justement, ces lignes de Pascal Mercier (Train de nuit pour Lisbonne, 2004) :
N'est-il pas vrai que ce ne sont pas les hommes qui se rencontrent mais seulement les ombres projetées par leurs imaginations ? »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire