« Window # 565, Bruxelles [Chez Géraldine & Julian], 11 janvier 2008 »
(sténopé numérique / digital pinhole)
« Ce n'était pas lui qui avait parlé. C'était son frère, dehors. Les mots n'en avaient pas moins frappé Tony qui, machinalement, se dirigeait vers la fenêtre, vers la fente de lumière ardente entre les volets.
Pouvait-on le voir du dehors ? Il ne s'en souciait pas. Sans doute que non, car, de l'extérieur, la chambre devait paraître obscure et, comme ils étaient au premier étage, on ne découvrait que son torse.»
(Simenon, La Chambre bleue, 1963)
Révéler et se dissimuler. S'avancer, reculer, s'avancer à nouveau, reculer un peu plus ou moins : c'est ce que fait tout photographe débutant, ce qu'on lui apprend dans les écoles... et ce que continuent à faire les photographes plus confirmés !
Évidemment, en lisant ces lignes de Simenon, on ne peut s'empêcher de pencher au principes des camera obscura et lucida... A ce qui motive nombre de photographes qui, comme moi, regardent sans jamais se lasser Fenêtre sur cours (1954) d'Alfred Hitchcock. Et dans mon cas encore, sont, de manière quasi obsessionnelle, fascinés par la mise en scène et en abîme du dispositif voyeuriste, refermé sur lui-même, mais constamment dirigé, orienté vers l'extérieur... Mouvements avant, mouvements arrière : un plan montre James Stewart reculant avec lenteur - puisqu'il est provisoirement (sa jambe droite est plâtrée) immobilisé dans un fauteuil roulant – dans la semi-obscurité de son appartement, s'écartant de rectangle de lumière près de la fenêtre où il épiait le voisin criminel de l'immeuble d'en face.
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