Photo Yannick Vigouroux,
« Marché de la Vucciria, Palerme, juin 2010 »
« Marché de la Vucciria, Palerme, juin 2010 »
(Canon Powershot)
Hotel Cortese, Palerme, 30 mai 2010. Levé tôt, dès 7 h 00, je photographie à nouveau du balcon la mise en place du Mercato di Ballaró. Il est bientôt 9 h 00. D'abord quelques passants, quelques scooters klaxoneurs (pléonasme ici...). Des gestes, des personnes qui attendent, se croisent, se rencontrent, se tapent sur l'épaule et s'embrassent, décrivent avec leurs mains des objectifs bien connus d'eux mais invisibles, incompréhensibles pour moi.
Un bourdonnement humain d'abord insignifiant qui s'amplifie lentement et sûrement autour de la ruche du marché. L'on sifflote, l'on s'interpelle, le bruit s'amplifie, la masse se fait plus compacte... l'on s'en que cela va arriver, et... je n'ai pas entendu le signal mais les Palermitains eux l'ont perçu : comme leurs pères et leurs grand-pères avant eux, les corps inertes ou presque il y a quelques minutes, marchant au ralenti, se sont aussitôt transformés en silhouettes pressées, affairées. Abandonnant caddies de supermarchés et autres chariots bricolés pour transporter les denrées, aimantées par le même objectif, ils tirent sur des cordes, hissant un à un les draps bariolés qui protègeront les étals du soleil. Incroyable fourmillement, précision des gestes. L'artère du marché me fait penser à un immense voilier dont l'on aurait soudain hissé les voiles...
C'est une chorégraphie parfaitement rodée qui commence, la même partition répétée chaque jour des mêmes corps en mouvement. J'observe la démarche lente et assurée, chaloupée et précise des passants. Les plus lents, les plus âgés aussi, croisent souvent les mains derrière le dos, inspectent en hommes expérimentés, avisés, le déroulement des opérations (la rondeur et la pesanteur de leurs corps semble le gage de leur autorité), et tout me semble parfaitement rodé... Les pieds, vus en plongée, semblent parfois énormes.
Je multiplie les photos.
Plus tard, dans la journée surgiront les touristes, en particulier entre 14 h 00 et 17 h 00, l'heure sacrée de la sieste où les Palermitains désertent eux la rue, puis, en fin d'après-midi, après l'école, les enfants de Palerme, qui jouent... à s'entretuer avec des fusils et des billes en plastique.
Un bourdonnement humain d'abord insignifiant qui s'amplifie lentement et sûrement autour de la ruche du marché. L'on sifflote, l'on s'interpelle, le bruit s'amplifie, la masse se fait plus compacte... l'on s'en que cela va arriver, et... je n'ai pas entendu le signal mais les Palermitains eux l'ont perçu : comme leurs pères et leurs grand-pères avant eux, les corps inertes ou presque il y a quelques minutes, marchant au ralenti, se sont aussitôt transformés en silhouettes pressées, affairées. Abandonnant caddies de supermarchés et autres chariots bricolés pour transporter les denrées, aimantées par le même objectif, ils tirent sur des cordes, hissant un à un les draps bariolés qui protègeront les étals du soleil. Incroyable fourmillement, précision des gestes. L'artère du marché me fait penser à un immense voilier dont l'on aurait soudain hissé les voiles...
C'est une chorégraphie parfaitement rodée qui commence, la même partition répétée chaque jour des mêmes corps en mouvement. J'observe la démarche lente et assurée, chaloupée et précise des passants. Les plus lents, les plus âgés aussi, croisent souvent les mains derrière le dos, inspectent en hommes expérimentés, avisés, le déroulement des opérations (la rondeur et la pesanteur de leurs corps semble le gage de leur autorité), et tout me semble parfaitement rodé... Les pieds, vus en plongée, semblent parfois énormes.
Je multiplie les photos.
Plus tard, dans la journée surgiront les touristes, en particulier entre 14 h 00 et 17 h 00, l'heure sacrée de la sieste où les Palermitains désertent eux la rue, puis, en fin d'après-midi, après l'école, les enfants de Palerme, qui jouent... à s'entretuer avec des fusils et des billes en plastique.
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