Photos Yannick Vigouroux,
« Naples-Palerme, 2003 » (Holga)
Ils ne montent pas la garde, loin s'en faut, mais dorment, le plus souvent, dans les rues des villes siciliennes. Leurs déplacements sont rares et mesurés. Deux par deux, parfois trois, ils sont souvent âgés, plutôt grands et bien nourris, pas efflanqués du tout, contrairement à ceux que j'ai l'habitude de croiser ailleurs en Méditerranée. J'aime photographier leur toison laineuse, leur abandon animal total du à la chaleur qui a quelque chose de rassurant.
Photo Yannick Vigouroux, « Agrigente, juin 2010 » (Canon Powershot)
Ils sont l'exact contraire du molosse menaçant qui inquiétait tant Peter Handke dans La Leçon de la Sainte-Victoire (1991) ou m'effrayait tant lorsque j'étais enfant à la campagne, en Normandie. Ils m'invitent à une autre lecture du chien errant que photographia Daido Moriyama (« Stray Dog, Misawa, 1971 ») : je le croyais jusqu'à présent l'incarnation d'une menace sourde, primaire, sauvage. Contresens ?...
Contresens ou non, relecture subjective de ma part ?, selon moi : c'est un chien générique désormais, que l'on pourrait caresser sans appréhension, et c'est, au lieu de vous mordre, une énergie postive qu'il pourrait transmettre dans vos mains (et réciproquement) si vous le caressiez, comme je l'ai parfaitement ressenti, pour la première fois de ma vie, dans une ruelle d'Agrigente...
3 commentaires:
Tes chiens sont beaux, les photos donnent envie de les caresser. Ils ne font pas peur, nous les aimons, l'homme ne leur a pas donné la haine mais l'amour. Ils nous le rendent bien. Bravo !
Je suis bien sûr d'accord.
Je relis d'ailleurs en ce moment des nouvelles de Buzatti souvent évoqué ici, dans lesquelles le chien joue un rôle fondamental : "Le Chien qui a vu Dieu" etc. J'évoquerai plus tard celle qui s'intitule "Le chein vide."
Pour revenir aux chiens siciliens, ceux-ci sont tout sauf haineux...
C'est beau les histoires de chiens !!
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