« Vers Trapani, Sicile, juin 2010 » (Agfa Clack, box 6x9)
En Sicile comme ailleurs, les plus belles villes de bords de mer sont flanquées de zones industrielles et de complexes chimiques inavouables... ; on l'oublie parfois, chez soi comme à l'étranger, mais en fait il est ineluctable que ces villes aimées vomissent sous nos yeux leurs si sordides et si photogéniques excroissances de ferraille, de béton (mare un peu, de photographier cela, me dis-je en consuisant ne suis-je pas le témoin muet et complice de choses que je désaprouve ?) ...
Mais le littoral blessé, défiguré comme l'humain brisé, dénaturé par la loi du profit aveugle, résiste..., et soudain, j'en ai la preuve, de cette résitance là, de la mienne, des utopies méprisées, du quotidien de l'homme à l'ouvrage : surnaturelle à mes yeux, cette église sur la grève, qui semble surgir de nulle part, improbable comme un décor fabriqué pour les besoins d'un long-métrage !
3 commentaires:
j'aime beaucoup ces images!
je retrouve dans celle-ci, comme dans certaines images de plo, tout l'imaginaire, la poésie des pays écrasés de soleil...me reviennent les images mentales de mes propres voyages, s'y confondent la Sicile, l'Andalousie, des moments suspendus...
merci Arnaud pour ce commentaire ;
la lumière était souvent très dure, "blanche" dans la journée ; en 2003 j'avais décidé de photographier en couleur avec ma box ; cette fois j'ai décidé de ne faire que du film noir et blanc pour me concentrer plus sur la structure des bâtiments, et retrouver, comme à Lisbonne, une qualité plus atmosphérique du ciel.
J'aime aussi ces lieux hors du temps, ces "moments suspendus" comme tu l'écris... Je ne suis jamais allé en Andalousie mais je connais les photos de Plo bien sûr.
Loved reading this tthank you
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