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J'ai récemment évoqué ici la consolation, le réconfort qu'il y avait à "visiter" les paysages photographiques, réalisés par soi-même ou les autres... L'un des fantasmes fondateurs du geste photographique, c'est cette volonté d'organiser, de clarifier le réél, de le mettre en ordre comme l'on rangerait une pièce. Et de faire le ménage : écarter du cadrage un élément jugé parasite, éviter le bruit "visuel" - et, désormais, la retouche sur photoshop fera le reste si besoin est !...
Que penser, alors, d'une démarche comme la mienne, qui consiste à introduire des perturbations (flous, film mal tendu, lumière qui voile la pellicule du fait du manque d'étanchéité de la boîte... Sous et surexpositions...) dans cette logique ? J'avoue mon goût pour la contradiction. Je pratique la photo comme d'autres se disent, avec modération, de "culture religieuse", et pour paraphraser Daniel Darc, je pense que je suis avant tout "un croyant qui doute"...
Les certitudes ne m'intéressent pas, j'aime seulement me poser des questions.
("Littoralités", port industriel de Caen, Normandie, 2003.
Photos Yannick Vigouroux)
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