mardi, février 20, 2007

Pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? (8) : la forêt des songes

Anonyme, [vue stéréoscopique, c. 1920 ?],
deux tirages collés sur un carton 4,5 x 10,6 cm.
(coll. Yannick Vigouroux)

Mon appareil de prédilection, la box, a été mise commercialisée dès 1888 par George Eastman, le fondateur de la célèbre firme Kodak. C’est le premier appareil amateur de l’histoire de la photographie ; je l’utilise pour réaliser mes « Littoralités ». Ce boîtier est en fait un sténopé à peine amélioré. Doté d’une simple lentille, il fut très en vogue dans les années 1920.

Ce n’est pas avec un tel appareil que fut prise cette vue stéréoscopique, mais en achetant ce tirage sur une brocante en janvier dernier, je me suis dis que cet individu devait sans doute, comme moi, utiliser une box. J’ai imaginé que cet homme coiffé d’un chapeau melon était mon double, un alter ego de papier qui aurait vécu plus d’un demi siècle avant moi. J’ai aussi pensé que, comme lui, j’aimais me cacher autant que me révéler par l’image, dans la forêt imaginaire et originaire de l’enfance, celle des songes les plus sombres ou au contraire les plus lumineux, d’un Merveilleux sans cesse remémoré et réinventé…

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