jeudi, février 07, 2008

Un vaste sténopé vibrant et transparent

Photo Yannick Vigouroux,
« Window # 636, Faches-Thumesnil ["Le Jardin des Enfances"],

24 décembre 2007 » (Optima II Agfa)


Souvent, le monde me happe, m'absorbe, littéralement.

En photographiant cette fenêtre ce 24 décembre, je n'ai rien prémédité – hormis peut-être le fait d'avoir emporté avec moi, comme toujours, différents appareils-photo « sans qualité » ; je les aime les plus dépouillés et frustres possibles.

Ma marge de manœuvre me semble à chaque fois mince. Ma fébrilité et disponibilité sont en revanche grandes.

Voilà ce que j'ai ressenti lorsque j'ai pris cette photo en décembre dernier à Lille, chez Remi et Véronique...

Leur jardin ouvrier ressemblait à une camera lucida, un vaste sténopé vibrant, brumeux, blanc et transparent, qui tentait de ma capter.

Entrer encore, me glisser sans bruit ou presque, dans la boîte ou la fabrique d'images...

J'ai répondu aussitôt, humain microscopique pris de vertige face à cette évidence, et à cette injonction extérieure : déclencher.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est l'hiver. Les poires et les pommes s'accrochent aux branches nues. Une végétale transparence habille le jardin. les roseaux se tordent, se vrillent sur le grillage tordu. Une rose, la dernière, gelée sur sa tige froide. Là-bas, beaucoup plus loin, la montagne noire, de lave nocturne, terre de charbon aux poumons morts. Une vallée pour les éxilés qu in'ont plus de larmes. Celu iqui a perdu sa natale identité se cache en ce désert hypothétique.
Un rêve : toujours le même, s'endormir pour demeurer dans le jardin verdoyant des enfances, où les hautes luxuriances et les fleurs ensoleillées se renversent, vers le lit au songe d'une abyssale profondeur. Un rêve: toujours un autre, de flocons de neige qui danseraient dans la cour de l'école vide, de vents et d'aubes qui essaimeraient les senteurs croissantes et d'une sièrne d'usine qu itroue l'espace nuageux.
Juste un peu de langueur, d'ombre...Une elfine légère grimpe à l'échelle posée contre l'arbre au tronc massif. Cet érable a perdu ses feuilles rouges. C'est toujours le même jardin que l'on retrouve, où que l'on aille... le mystère d'une échelle ici, revient sans cesse. cette échelle qu iva de terre au ciel et de ciel à la terre...Une marelle verticale ?

Vigouroux a dit…

Merci d'avoir envoyé ce si beau texte ; tu l'as retrouvé donc ?... Ou réecrit ?