« Window # 861, Gare de Versailles-Chantiers, 9 h, 7 avril 2008. »
(Polaroïd i733)
Véronique m'écrit en découvrant cette photo :
« Des corps griffés à l'arrêt comme dans un film qui se serait arrêté lui aussi- immobilité- tout est immobile- griffer la vitre, l'éclater même pourquoi pas ? ce noir et ce gris assez oppressants ! que se passe t-il donc ?
- Il fait très froid, il a neigé. Tout le monde est immobilisé sur ce quai à cause d'un problème de signalisation à la gare du Fort de St-Cyr. C'est comme un arrêt sur image dans un film où règne une atmosphère de matin lumineux et glacial de début de semaine... », lui ai-je répondu.
Ce n'est pas un jour comme les autres, la neige tombe rarement à Paris, et encore plus rarement au printemps. Le caractère insolite de la chose, qui fait remonter tant de souvenirs d'enfance (bagarres de boules et concours de bonhommes de neige), la forte luminosité semble réjouir les gens autant qu'elle les irrite. Il faut s'y résigner, l'on sera en retard à l'école, au bureau ou à un rendez-vous... Qu'on le veuille ou non, le cours des choses est provisoirement interrompu par cette immense nappe de neige silencieuse qui paralyse les transports en commun, fige le paysage urbain dans une inhabituelle immobilité feutrée.
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